Considéré comme l’un des vêtements les plus populaires du Japon, le kimono fait parti intégrante de la culture nippone. Porter un kimono est même devenu un Art au Japon. Malgré cela, ce vêtement traditionnel nippon est encore sujet à beaucoup d’interrogation. C’est pourquoi à travers cet article, nous allons vous partager tout ce dont vous avez besoin pour devenir l’As du Kimono.
Alors, ton kimono tout juste enfilé, il est temps de t’installer confortablement et de découvrir notre guide complet sur l’Histoire du Kimono Japonais ! C’est parti !
L’Histoire du Kimono Japonais :
A. Origine du mot « Kimono » :
A l’origine, le mot « kimono » signifiait « vêtements » au sens très général du terme. Avec le temps, cette signification s’est largement réduite pour se limiter uniquement aux tenues traditionnelles japonaises telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Au niveau étymologique, kimono (着物) vient des Kanji : Kiru et Mono signifiant littéralement « chose que l’on porte sur soi ».
B. Naissance du Kimono :
L’ancêtre du Kimono, appelé Kosode, voit le jour à l’époque de Nara (710-794) durant laquelle le Japon est sous l’influence de la Chine et de la Dynastie Tang. A cette époque, les tenues traditionnelles sont composées du fameux Kosode, sorte de sous–vêtement sur lequel vient s’enfiler un Hakama, large pantalon chinois.
A l’époque d’Heian (794-1185), dernière période de l’Histoire Japonaise Classique, le Kosode et le Kimono prennent un nouveau tournant suite à la rupture entre la Chine et le Japon.
Cette époque est marquée par l’apparition d’une nouvelle technique de fabrication de vêtements. Celle-ci consiste à découper des longs morceaux de tissu rectiligne avant de les coudre les uns avec les autres. Grâce à cette technique, les artisans n’ont plus à se soucier de la forme du vêtement ou de la taille de leurs clients.
Les Kosode ainsi réalisés présentent de nombreux avantages pour les artisans mais aussi pour les hommes et les femmes qui les portent. Faciles à plier, ils s’adaptent également au fil des saisons. Les japonais ajoutent soit une doublure en hiver soit en enlèvent une en été.
A cette même période, les japonais commencent à travailler l’esthétique de leurs vêtements. Ils s’intéressent ainsi aux motifs, aux couleurs et font la distinction entre les kimonos hommes et les kimonos femmes.
Quelques siècles plus tard, durant la période Momoyama (1573 – 1600), le Kosode subit de grands changements. Le tissu utilisé pour sa fabrication est plus épais rendant l’utilisation d’un pantalon inutile. Le Kosode n’est plus utilisé comme sous-vêtement et se ferme avec une ceinture Obi. C’est donc tout naturellement que le terme Kimono remplace le Kosode.
Pour expliquer ces modifications, il faut bien comprendre que la période Momoyama est marquée par une richesse des tissus. Cette courte époque est considérée comme l’une des plus fructueuses dans le domaine artistique japonais. Le quartier des tisserands de Nishijin à Kyôto constitue le centre de la production de textile nationale.
Le Kimono est donc en effervescence durant la période de Momoyama jusqu’à l’ère suivante c’est à dire l’époque d’Edo. Tout le talent des artisans se fait ressentir et l’Art du Kimono n’a jamais été aussi représenté.
Malheureusement, l’engouement pour le kimono japonais s’estompe petit à petit à l’arrivée des vêtements occidentaux sur le continent asiatique. Après deux siècles et demi d’isolement, le Japon réouvre ses frontières au monde sous la restauration Meiji.
Durant cette période, des techniques de teinture chimique en provenance d’occident commencent à se développer au Japon. En 1857, les étudiants néerlandais de la préfecture de Saga sont autorisés pour la première fois à porter des vêtements étrangers. En 1861, les marins reçoivent l’ordre de s’habiller en uniforme occidental, l’année d’après, c’est au tour des officiers de l’armée et des soldats de suivre le mouvement.
En 1868, la machine à coudre est introduite au Japon, ce qui contribue également à l’accélération de la production de vêtements occidental. En 1871, les japonais obtiennent l’autorisation de porter ce type de vêtements.
Cependant, une majorité de la population continue à porter des vêtements traditionnels japonais. Il faut attendre la fin de cette ère pour que les kimonos reviennent au gout du jour après avoir pratiquement disparu.
Signification des couleurs du Kimono :
A. Kimono Rouge – Aka (赤) :
Signe de bon augure au Japon, le rouge symbolise la richesse et l’autorité. Traditionnellement, les samouraïs coloraient les étuis de leurs épées avec de la laque rouge, car ils pensaient que cela leur porteraient chance au combat.
Les jeunes filles des sanctuaires shintoïstes portent également des pantalons Hakama rouges. Les lampes en papier et des revêtements muraux rouges sont souvent utilisés pour décorer les espaces du temple. Les robes de mariée ou Uchikake sont souvent colorées à l’aide de colorants rouge vif. Les japonais pensent que cela invite la prospérité et l’abondance dans la vie des jeunes mariés.
Traditionnellement, la teinture rouge était fabriquée à partir de l’Akane, une plante vivace japonaise, suite à un laborieux et coûteux procédé qui permettait d’extraire la couleur des racines.
B. Kimono Blanc – Shiro (白)
Considéré comme une couleur sacrée au Japon, le blanc symbolise la pureté. Il s’agit également de la couleur de la divinité. C’est pourquoi les prêtres japonais portent des robes blanches lors des cérémonies religieuses.
De plus, le blanc est considéré comme la couleur appropriée pour les vêtements funéraires et kimonos lors des enterrements. Le blanc symbolise également les nouveaux départs dans la vie.
C. Kimono Bleu – Ai (藍) :
Le bleu reflète la couleur des océans, les japonais pensent qu’il symbolise la paix, la stabilité et la sécurité. Le bleu foncé est depuis longtemps la couleur des vêtements de travail. Il s’agit d’une tradition de l’époque d’Edo durant laquelle toutes les classes inférieures ne portaient que des vêtements aux tons bleus.
Deux procédés de teinture à l’indigo étaient traditionnellement utilisés au Japon : la teinture issue des feuilles fraîches de la plante Tadeai ou la teinture en cuve à l’aide de végétaux séchés fermentés. L’indigo est l’un des colorants naturels les plus résistants à la décoloration.
E. Kimono Noir – Kuro (黒) :
Symbole de dignité, le noir est considéré comme la couleur appropriée pour les kimono dits “formels” généralement accompagnés du blason de la famille. Historiquement, le noir symbolisait le malheur, la peur et le chagrin.
Il s’agissait aussi de la couleur du rang le plus bas du système social. De nos jours, l’interprétation de cette couleur est identique à celle de l’occident. Le kimono noir est porté comme la cravate noire ou le costume pour des événements formels.
Comme le noir est considéré comme une couleur sobre et mûre, il est jugé approprié pour les robes et kimonos des femmes mariées.
F. Kimono Rose – Pinku (ピンク) :
Le rose est considéré comme une couleur jeune et fraîche. Elle symbolise la santé, la vitalité et la féminité. Le rose est la couleur liée au printemps et, de ce fait, c’est un choix populaire pour le kimono et les vêtements portés au printemps ou pendant la saison de la floraison des cerisiers.
G. Kimono Jaune – Ki (黄) :
Contrairement aux cultures occidentales où le jaune est lié à la lâcheté et à la trahison, la culture japonaise associe le jaune à la bravoure, à la richesse et au raffinement.
Pendant la guerre des dynasties, en 1357, les guerriers portaient des chrysanthèmes jaunes pour représenter l’empereur japonais et la famille royale. La teinture jaune était traditionnellement obtenue par extraction des particules de colorant de l’herbe de kariyasu.
L’herbe de Kariyasu pousse dans les régions montagneuses et se protège des rayons ultraviolets en produisant une couleur jaune clair et vive.
Les Différents Types de Kimono
Le Yukata Kimono :
Le Yukata est un kimono beaucoup plus décontractés et moins chers qu’un kimono traditionnel. Il est généralement constitué de coton et est très utilisé en été lors de festivals.
Au Japon, les Yukata sont surtout portées par les femmes malgré cela, il n’est pas rare de voir des jeunes hommes en porter pendant l’été. Les Yukata sont moins formels et plus extravagants.
Les japonais adorent ce genre de kimono pour leurs couleurs ou même leurs motifs originaux et plein de fantaisie. Les Yukata sont également portés comme peignoir de bain dans les sources d’eau chaude comme les Onsen ou dans certains hôtels.
Le Haori Kimono :
Plus court qu’un kimono ou qu’un Yukata, Le Haori était traditionnellement utilisé par dessus le Kimono au Japon.
Depuis quelques années, cette veste japonaise est devenue un véritable accessoire de mode. Avec le temps, le Haori est devenu un cardigan ou une petite veste d’été légère et pratique pour se créer un superbe look urbain au style japonais.
Le Peignoir Kimono :
Le peignoir Kimono est en réalité une robe de chambre aux influences japonaises. Très proche du Yukata en apparence, il n’est pour autant pas utilisé de la même manière.
Si les peignoirs Kimono sont également accompagnés de motifs ou de jolies couleurs vives, ils ne sont utilisés qu’à la maison pour se relaxer après un bon bain chaud ou lors d’une bonne grasse matinée.
Le Furisode Kimono :
Le Furisode Kimono est réalisée en soie et correspond aux kimonos utilisés par les femmes non-mariées. Il est généralement accompagné de motifs aux couleurs vives couvrant une large partie du kimono. Ses manches longues peuvent mesurer jusqu’à 125 cm.
Il est également l’un des kimonos les plus formels du Japon. Le Furisode est très souvent utilisé par des femmes célibataires lors d’évènements comme la cérémonie du thé ou un mariage.
Le Susohiki Kimono et Hikizuri Kimono :
Les Susohiki Kimono ou Hikizuri sont des kimonos bien plus longs que les autres. Ils s’accompagnent d’une traîne comme une robe de mariée. Ils sont traditionnellement utilisés par les Geishas lors de spectacle.
Les Accessoires du Kimono :
1. Les Chaussures Japonaises Geta et Zori :
Au Japon, les 2 types de chaussures les plus répandues sont : les Geta et les Zori. Bien que la forme des geta et des zori soient similaires, il existe de grandes différences entre elles.
La première se situe au niveau de la semelle. Si vous choisissez de porter des Geta, ne soyez pas surpris de voir un petit talon ou une sorte de petite échasse. Les Geta sont généralement faites en bois et sont les sandales qui s’accompagnent avec un kimono.
Veillez à bien porter une paire de chaussettes pour avoir une tenue traditionnelle japonaise complète.
Sur le devant des Geta et des Zori, un épais tissus appelé hanao sépare le gros orteil des 4 autres comme des tongs.
Quant au Zori, elles possèdent une semelle plate et sont faites en paille de riz. Ces chaussures sont les cousines éloignés de nos tongs et autres claquettes de plage.
2. La Ceinture Obi
En général, la ceinture Obi utilisé dépend du type de kimono porté ainsi que de l’occasion. Les Obi Kimono les plus formels sont faits de brocarts et d’un épais tissus métalliques ou de couleur dorée et argentée. Les ceintures Obi peuvent également être faites de soie teintées ou tissée.
Le brocart, la tapisserie et les Obi en soie sont traditionnellement utilisés avec les kimonos de cérémonie. Tandis que les kimonos du quotidien ou les Yukatas s’accompagnent de ceintures Obi en soie, coton ou laine.
EN BONUS : Comment nouer un Kimono ?
Afin de terminer notre article en douceur, voyons comment mettre son Kimono Japonais et ce, dans les règles de l’art.
1°) Enfilez simplement votre Kimono ou votre Yukata comme vous le feriez pour une robe de chambre ou un peignoir et laissez-le pendre.
2°) Prenez chaque partie de votre Kimono dans une main et tendez-les devant vous.
3°) Enroulez ensuite le côté droit autour de votre corps
Attention : Ne commencez JAMAIS par le côté gauche. Au Japon, la tradition veut que les personnes décédées soient habillées de cette manière.
4°) Repliez ensuite la partie gauche sur la partie droite. A cette étape, vous devriez avoir un col bien net sans aucun pli.
5°) Pour finir, nouer une ceinture autour de votre taille en faisant un simple noeud.
6°) N’oubliez pas d’enfiler votre paire de chausse Tabi ainsi que vos Geta
Pour t’aider, Ambiance Japon© t’a déniché une vidéo explicative qui te sera très utile. N’hésite pas à jeter un coup d’oeil.
Pour rappel, une tenue traditionnelle se compose de :
- Un paire de chaussettes Tabi
- Une paire de Geta
- Une Ceinture Obi (Obi Kimono)
- Un Kimono